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L’Art nouveau de Mucha prend vie au Grand Palais Immersif de Paris

Actuellement, Paris accueille une exposition immersive inédite dédiée à l’un des artistes les plus emblématiques de l’Art nouveau : Alphonse Mucha.

Admirative de son style et de ses compositions notamment ses affiches, j’aime beaucoup l’univers d’Alphonse Mucha. Cependant je dois avouer que mes connaissances sur cet artiste se limitent à cela. Donc lorsque j’ai entendu parler de l’exposition immersive qui lui était dédiée je n’ai pas réfléchi 2 fois avant de réserver mon billet !

Par ailleurs, je souhaitais tester le format « immersif » qui a tendance à se développer ces dernières années dans le domaine artistique et culturel, plus précisément dans l’exploitation d’expositions.

Ce fut donc l’occasion de faire d’ « une pierre, deux coups », découvrir l’univers d’un artiste que j’apprécie sous un angle nouveau, inconnu pour moi auparavant. 

Intitulée « Eternel Mucha », l’exposition (organisée par le Grand Palais Immersif et la Fondation Mucha) présente les œuvres emblématiques de l’artiste sous une approche immersive, combinant art, technologie et immersion. Nous sommes transportés à travers le temps et l’espace, entourés par les créations oniriques de Mucha qui prennent vie sous nos yeux.

Les projections géantes d’œuvres de Mucha créent une ambiance magique et transportent immédiatement dans l’univers symboliste et floral de l’Art nouveau. Les jeux de décomposition et de construction soulignent les détails délicats des illustrations de Mucha, mettant en valeur son style reconnaissable et raffiné.

L’exposition met en lumière les différentes facettes de l’œuvre de Mucha, suivant 3 actes, allant de ses célèbres affiches publicitaires à la création de ses compositions allégoriques et peintures gigantesques pour l’Epopée Slave.

« Eternel Mucha » propose également une approche interactive, permettant d’explorer les détails cachés des œuvres de Mucha à travers des dispositifs numériques. Nous pouvons ainsi zoomer sur les illustrations, en apprendre davantage sur la vie et l’œuvre de l’artiste grâce à des vidéos et même se laisser prendre au jeu de la création, en réalisant sur des tablettes numériques des dessins inspirés de l’univers de Mucha.

Enfin, l’exposition souligne l’influence artistique durable de Mucha sur les créations et inspirations contemporaines que nous retrouvons dans différents domaines.

L’exposition au Grand Palais Immersif constitue donc une occasion de découvrir ou redécouvrir l’œuvre de ce grand maître de l’Art nouveau d’une manière originale.

Cependant, j’ai trouvé que l’aspect « immersif » de cette exposition avait été plutôt discret. Il est vrai que les projections géantes des œuvres animées, décortiquées et commentées de l’artiste, sont impressionnantes. Néanmoins cela m’a plutôt donné l’impression de voir un documentaire.

En effet, la présentation de l’exposition promet une plongée auditive et olfactive … je m’attendais donc à ce que la projection soit accompagnée d’une bande son ainsi que la diffusion d’odeurs, en rapport avec le contenu visuel proposé. C’eut été selon moi plus immersif que la musique très répétitive proposée.

Quant à l’univers olfactif ? il se résume à trois tableaux en sortie d’exposition où nous sommes invités à appuyer sur un bouton afin de déclencher un « pshitt » qui envoie une fragrance, créée pour l’occasion, en rapport avec différents aspects des œuvres et de la vie de l’artiste.

A mon sens, je crois que l’immersion pourrait ne pas uniquement s’arrêter à de l’animation d’œuvres (initialement figées) et à la création d’une interactivité avec le visiteur. Elle pourrait être encore plus réfléchie et poussée afin de plonger réellement le visiteur dans un univers particulier pour un voyage sensoriel inédit. De plus le style onirique et allégorique de Mucha se prête à une multitude de déclinaisons qui pourraient donner de la profondeur, mettre en valeur et venir enrichir les œuvres présentées.

Illustrateur, affichiste, précurseur de la publicité, décorateur, peintre mais aussi artiste parisien célébré et patriote tchèque convaincu… Qui était vraiment Alphonse Mucha ?

En 1894, durant la nuit de Noël, Alphonse Mucha était occupé à corriger des épreuves dans une imprimerie lorsque l’on apprit que la comédienne Sarah Bernhardt, en vedette dans Gismonda, demandait une nouvelle affiche avant le jour de l’An. Mucha fut alors dépêché au Théâtre de la Renaissance pour réaliser cette tâche. La comédienne fut enchantée et signa un contrat de six ans avec l’artiste pour qu’il crée ses affiches, ses décors et ses costumes. Les nouvelles affiches de Mucha enflammèrent la ville et furent même découpées par des passionnés pour être collectionnées. Ces lithographies ont réussi à détrôner les maîtres incontestés de l’affiche tels que Toulouse-Lautrec ou Jules Chéret. La raison de leur succès était due en partie à leur format nouveau, presque grandeur nature, ainsi qu’ à l’utilisation de couleurs plutôt claires et très différente des couleurs criardes habituelles. Mucha a continué à produire neuf autres affiches pour des pièces de théâtre telles que La Dame aux Camélias, Lorenzaccio, Hamlet, Médée, ce qui lança sa carrière dans le domaine de l’affiche.

L’Art nouveau a été marqué par la contribution majeure de Mucha. Sa production artistique est devenue prolifique après sa rencontre avec la grande Sarah Bernhardt. Mucha a travaillé comme affichiste pour diverses marques, notamment Job (fabricant de papier à cigarettes), Lefèvre-Utile (biscuits), Ruinart (champagne) et Bières de la Meuse.

Mais en quoi le style de Mucha est-il si unique et facilement identifiable ?

Il est caractérisé par l’image d’une femme qui semble être remplie d’une joie de vivre sans fin grâce à sa silhouette et sa chevelure opulente. Elle est représentée dans un style très ornemental et décoratif, avec des volutes et des halos, enveloppée de fleurs et de fruits, évoquant tour à tour une vierge byzantine, une courtisane japonaise ou une princesse slave.

Bien que Mucha soit conquis par la vie parisienne, son esprit demeure attaché à sa terre natale. La proposition inattendue, de la décoration du pavillon de Bosnie Herzégovine au sein de l’Exposition universelle de 1900, par le gouvernement Autrichien va le ramener vers elle.

Mucha fit alors de cette décoration un manifeste des aspirations slaves. Il voyagea dans les Balkans pour affiner son message et c’est alors que naquit chez lui une ambition : consacrer le reste de son œuvre à sa nation. Ce sera L’Épopée slave, cycle de vingt toiles monumentales.

Ainsi débute la seconde vie artistique d’Alphonse Mucha, qui durera trente ans.

Alphonse Mucha : du mouvement Art Nouveau au design d’emballages contemporains

Comme je l’ai expliqué en début d’article, je suis fan des illustrations et du style de Mucha.

La délicatesse, la féminité et la grâce qui se dégagent de ses créations produisent chez moi une source presque inépuisable d’inspiration et de créativité.

Travaillant dans le domaine du packaging, je me suis piquée au jeu d’imaginer un emballage pour une bougie, largement inspiré du style Art Nouveau de Mucha.

Peut-être vous posez vous la question de « pourquoi une bougie » ?

Car je crois que l’aspect olfactif quasiment absent de cette exposition m’a laissé une légère frustration ! (ahah)

Puis c’est également un hommage aux nombreuses fleurs qui ornent les créations de Mucha.

J’ai pris beaucoup de plaisir à reprendre les codes visuels de Mucha et à les transcrire dans un style plus moderne afin de donner vie à une création totalement spontanée. J’espère que cela vous plaira aussi !

J’étais heureux de m’être engagé dans un art destiné au peuple et non à des salons fermés. C’était bon marché, à la portée de tous et trouvait sa place aussi bien chez les familles pauvres que dans les milieux aisés

Alphonse MUCHA